Une étude récemment publiée dans la revue scientifique "Food Additives & Contaminants" révèle une concentration particulièrement élevée de PFAS dans les pailles élaborées à partir de matériaux d'origine végétale (papier et bambou). Nous constatons avec stupeur que ces pailles contiennent en des taux plus élevés de composés per- et polyfluoroalkyl substances (PFAS), que leurs homologues en plastique ! Lorsque l’on sait que les PFAS sont utilisés par les industriels pour leur propriété ultra persistante dans l’environnement, il apparait encore plus absurde de rélever leur présence dans des biens de consommation…jetables !
Les résultats de cette étude, menée en Belgique et rendue publique fin août 2023, indiquent que les pailles en papier, présentées comme des alternatives écologiques aux pailles en plastique, ne se révèlent pas nécessairement plus durables, mais constituent bel et bien une source supplémentaire d'exposition aux PFAS. A la lumière de cette étude, il apparait que les pailles en plastique contiennent approximativement 1 nanogramme par gramme (ng/g) de PFAS, tandis que les pailles en papier en renferment plus de 3 ng/g. Bien qu’il n’existe pour le moment aucune donnée de référence en France, l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis (USEPA) préconise elle, de maintenir la présence de PFAS dans l'eau potable en dessous de 4 nanogrammes par litre (ng/L).
L'interdiction adoptée par le Parlement européen en 2021, de l'usage de pailles en plastique à usage unique dans le secteur de la restauration et du commerce a entraîné une prolifération des pailles en papier, perçues comme une alternative plus respectueuse de l'environnement. Cette triste conséquence renforce l’idée que la lutte contre les PFAS et d'autres substances nocives ne peut pas se limiter à des réglementations strictes et à des alternatives matérielles. Nous devons également repenser fondamentalement nos modes de consommation du « tout jetable » qui contribue largement à l'accumulation de déchets et à la propagation de substances polluantes.
La lutte contre les PFAS doit être une priorité politique et environnementale. Ces composés chimiques sont notoirement persistants dans l'environnement et s'accumulent dans les écosystèmes et la chaîne alimentaire, présentant des risques significatifs pour la santé humaine.
En fin de compte, la lutte contre les PFAS est un enjeu majeur de protection de la santé humaine et de préservation de notre environnement. Il est impératif que la prise de conscience de ces risques chimiques persistants se traduise par des mesures politiques et industrielles tangibles visant à éliminer ces substances nocives de notre vie quotidienne.
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